#Violences faites aux femmes
" Nous appelons les salariés à se mobiliser pour la journée mondiale contre les violences sexistes et sexuelles du 25 novembre prochain "
Pour garantir “l’indépendance économique des femmes et leur permettre d’échapper aux phénomènes d’emprise”, il est indispensable, juge le syndicat, de “sécuriser leur travail”. Interview de Sophie Binet, dirigeante confédérale de la CGT en charge de l’égalité F/H
" Malgré les lois, les chiffres sur les violences conjugales ne baissent pas. "
Dimanche 25 novembre, aura lieu la journée internationale contre les violences faites aux femmes. La veille, à Paris et partout en France, de grandes marches citoyennes devraient réunir toutes celles et ceux qui veulent en finir avec ce phénomène d’ampleur. Autour du mouvement #NousToutes, de nombreuses initiatives voient le jour pour interpeller les Français contre les violences sexistes et sexuelles. Rapports de collectifs et d’associations, vidéos se multiplient sur les réseaux sociaux.
C’est l’histoire d’une association en pointe contre les violences faites aux femmes sur leur lieu de travail, la seule à mettre en cause les employeurs dans les affaires de harcèlement sexuel – et à parfois les faire condamner. Elle est ciblée par un mystérieux audit qui aurait été commandité par le secrétariat d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes. Un audit dont personne n’a entendu parler qui a des allures de « fake news », allègrement relayées par des députés LREM, pour jeter la suspicion sur la gestion de l’association, subventionnée entre autres par des fonds publics.
Après l’affaire Weinstein, les plaintes pour agression sexuelle ont augmenté en France de 31,5 % au dernier trimestre 2017. Emmanuel Macron parle d’un « combat culturel » à mener « dès la crèche ». Mais au-delà des discours volontaristes, la politique française de lutte contre les violences faites aux femmes reste sous-traitée à un réseau associatif submergé par les demandes.
Incontestablement, l’année 2017 aura été marquée par une déferlante de témoignages déclenchée par le scandale Weinstein et la révélation des agressions sexuelles et sexistes dans le monde entier. L’ampleur de ces violences a brutalement sauté aux yeux. La parole se libère, mais si en France une loi est en gestation, elle ignore encore les violences dont les femmes sont victimes au travail. Des violences que la CGT combat depuis toujours, en particulier dans l’entreprise – et jusque dans son organisation. C’est dire le défi pour les syndicats.
Le mouvement #MeToo a permis de libérer la parole des femmes dans plusieurs industries comme le cinéma ou la politique mais il peine encore à atteindre des secteurs moins médiatisés comme la construction et le monde ouvrier, même si l’espoir est là.