Les régimes ARRCO et AGIRC vont disparaître le 1er janvier 2019 pour être remplacés par un nouveau régime unique complémentaire. Une négociation entre le patronat et les syndicats se tient pour définir la règlementation du nouveau régime (8 et 17 novembre). En gelant définitivement les ressources financières de ce nouveau régime, le Medef veut imposer la baisse généralisée des retraites, comme en Grèce …
Marie-José Kotlicki, secrétaire générale de l’Ugict-CGT, est membre de la délégation CGT à la séance de négociation du 8 novembre
Négociation nouveau régime de retraite complémentaire : le Medef planifie une baisse générale des pensions!
— Marie-José Kotlicki (@MarieJoKotlicki) November 8, 2017
Nego retraite complémentaire : le Medef prêt à signer même si le régime est en déficit ,pas question de négocier de nouvelles ressources
— Marie-José Kotlicki (@MarieJoKotlicki) November 8, 2017
retraite complémentaire :le Medef ne s'interdit pas de baisser la valeur du point ce qui permettrait de diminuer les retraites liquidées
— Marie-José Kotlicki (@MarieJoKotlicki) November 8, 2017
Nego retraite complémentaire : le Medef exclut les organisations syndicales non signataires de la gouvernance du futur régime unifié
— Marie-José Kotlicki (@MarieJoKotlicki) November 8, 2017
Les enjeux de négociation en cours :
Une baisse du montant des pensions versées
Aujourd’hui
Impossibilité de baisser les retraites en cours de versement
Propositions du MEDEF
Diminution des retraites versées ; au moins 9 % de baisse dans les 15 ans à venir
L’effondrement du niveau des pensions par rapport aux salaires de fin de carrière
Pour 100€ cotisés par an
En 1990 : 11,94 € de pension
Aujourd’hui : 7,25 €
Proposition du MEDEF : 5,27 €
Pour la part du salaire au-dessus du plafond de la Sécurité sociale
En 1990 : 72 € de pension pour 100 € de salaire
Aujourd’hui : 50 €
Proposition du MEDEF : 34,80 €
Pour la part du salaire en dessous du plafond de la sécurité sociale
En 1990 : 25 € de pension pour 100 € de salaire
Proposition du MEDEF : 20 €
Après 2019 : 16,80 €
La double peine pour les femmes et les jeunes diplômés
Aujourd’hui
Les cadres sous-rémunérés ont une garantie minimale de 120 points de retraite par an, soit 2089 euros de pension annuelle pour une carrière complète
Proposition du MEDEF
Disparition de la garantie minimale de points
Remise en cause du statut cadre
Aujourd’hui
Le statut cadre est défini par l’affiliation à l’AGIRC. En fonction du niveau de qualification, des responsabilités exercées et du degré d’autonomie, l’AGIRC définit qui doit être cadre
Proposition du MEDEF
Supprimer toute définition contraignante et collective du statut cadre et limiter le statut cadre aux cadres encadrants
Toutes ces mesures sont conçues pour contraindre les ingés, cadres et techs à épargner pour leurs vieux jours étant donné qu’ils ne pourraient plus compter sur le niveau des pensions du système de retraite par répartition.
Or, sachant que les banques et les assurances font supporter la volatilité des marchés financiers aux épargnants eux-mêmes, ils risquent perdre tout ou partie de leur épargne, comme cela a pu se produire dans d’autres pays.
Pourquoi les salariés devraient-ils supporter cette volatilité alors que les professionnels, en toute connaissance de cause, ne le veulent pas ?
Pourtant des solutions de financement existent
Selon les chiffrages de la direction de l’AGIRC-ARRCO, deux mesures de financement suffiraient pour obtenir l’équilibre des comptes du futur régime unique :
Créer une contribution en faveur de l’égalité salariale femmes / hommes
Strictement patronale, cette contribution verrait son taux initial de 1 % diminuer au fur et à mesure que les inégalités se réduisent : plus il y aurait d’égalité, plus cette cotisation s’allégerait.
Le taux national de cette contribution serait modulé entreprise par entreprise en fonction de l’amplitude des écarts salariaux femmes-hommes : certaines entreprises cotiseraient plus de 1%, d’autres moins.
Soumettre toutes les rémunérations à cotisation
Au taux de 10 %, une cotisation strictement patronale sur les éléments de rémunération non pris en compte dans les cotisations pour les régimes complémentaires (intéressement, participation, épargne salariale, etc.) suffirait
L’UGICT-CGT propose la mise en place d’un statut de l’encadrement
L’UGICT demande l’ouverture d’une négociation pour définir un statut de l’encadrement avec :
- Une définition nationale valable pour toutes les professions, pour garantir les cadres de l’arbitraire patronal
- Un statut de l’encadrement concernant l’ensemble des salarié.es qualifié.es à responsabilité (et notamment tous les actuels affilié.es à l’AGIRC)
- Un statut associé à des droits :
- Droit de refus, d’alerte et d’alternative pour pouvoir faire primer son éthique professionnelle sur les exigences financières
- Garantie du maintien du niveau de vie en cas de chômage, maladie ou retraite
- Paiement et reconnaissance de la qualification
L’Ugict fera toute la transparence sur le contenu de ces négociations pour permettre aux salarié.es d’avoir leur mot à dire, et appelle les cadres à participer à la mobilisation nationale du 16 novembre pour défendre leur droits et leurs retraites.
Voir aussi :
- Le communiqué de presse de l’Ugict-CGT : Négociation sur les retraites complémentaires : les cadres dans le viseur
- L’article du Parisien : Pourquoi les pensions de retraite risquent de baisser dès 2019
- La Tribune : Retraites complémentaires : les syndicats et le patronat négocient la fusion AGIRC-ARRCO
- Les Échos : Retraite : première passe d’armes avant la grande réforme
- L’Alsace : Les pensions des retraites complémentaires menacées
- Entreprise.news : Fusion de l’AGIRC et de l’ARRCO : principaux enjeux de la négociation
- Le Figaro : Retraites complémentaires : discussions sur la fusion AGIRC et ARRCO
- Ouest-France : Retraites complémentaires : la fusion AGIRC-ARRCO se précise
- Le Point : Vers une forte baisse des pensions de retraite
- Europe 1 (à 5’) : bulletin d’informations de 12h30
- France Culture (à 6’45) : bulletin d’informations de 7h
- l’Humanité : Protection sociale : attaque tous azimuts sur les retraites
Sur la tractothèque 2.0 syndicoop
Via la Tractothèque participative Syndicoop.fr, plateforme syndicale et coopérative.
Dépêchez-vous de publier massivement les chiffres des dividendes versés aux actionnaires depuis 30 ans et les progression des indices boursiers, notamment aux Etats-Unis d’où est partie la crise des subprimes…etc. Mieux que de grands discours politiques, nos concitoyens sont prêts à les comprendre, quoi qu’on dise. Ou alors, que tous les salariés deviennent actionnaires de leurs employeurs à hauteur de 15 % minimum, avec voix dans les décisions !!
Finie la lutte des classes devenue totalement stérile. Il faudrait prendre le capitalisme à bras le corps et à son propre jeu !