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Pauvreté : pour une autre répartition des richesses

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4 novembre 2019

Temps de lecture : 4 minutes

L’augmentation de la pauvreté constatée par l’Insee entre 2017 et 2018 et la suppression envisagée de l’Observatoire national de la pauvreté de l’exclusion sociale, nous incitent à nous interroger sur une stratégie sociale dont l’objectif serait de gommer du paysage tout ce qui viendrait jeter une ombre sur une politique en trompe l’œil. La pauvreté en pourcentage peut faire l’objet d’effets de d’annonces chiffrées, tout ce qui la rend palpable agace. La CGT avance ses propositions pour une autre répartition des richesses.

La journée mondiale de la lutte contre la pauvreté s’est déroulée, comme chaque année le 17 Octobre dernier. Quelques jours plus tard, le gouvernement envisageait de supprimer l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (Onpes). Si cette suggestion devenait une décision, elle aboutirait à effacer des données précieuses conjuguant statistiques et réalités de terrain, car l’Onpes, dans la méthodologie s’appuie sur la participation de personnes en situation de pauvreté.

L’INSEE, de son côté, évalue à 9.3 millions le nombre de personnes en situation de pauvreté monétaire. Le taux de pauvreté est passé de 14.1% en 2017 à 14.7% en 2018 (+ 0.6 points). Cette hausse est largement liée à la baisse des allocations logement dans le parc HLM, mais l’INSEE rappelle que même en écartant ces allocations du calcul, on constate une hausse du taux de pauvreté. C’est le nombre le plus élevé de personnes en situation de pauvreté depuis 20 ans.

L’écart entre les plus pauvres et les plus riches s’est creusé

Le « rapport interdécile » qui mesure la différence de revenus entre les 10% les plus pauvres et les 10% les plus riches est en hausse de 0.1 points. Cela signifie concrètement que l’écart entre les riches et les pauvres s’est creusé. Pour l’INSEE, la diminution de la fiscalité sur le patrimoine a entraîné une hausse des dividendes versés aux actionnaires.
Cette analyse de l’INSEE confirme nos craintes : le double effet E.Macron, a savoir des pertes de pouvoir d’achat pour les plus pauvres et des gains pour les plus riches. Le ruissellement fonctionne, mais à l’envers : les plus pauvres financent les baisses d’impôts pour les plus riches.

Impossible pour une personne de vivre avec moins de 1 500 euros par mois

En supprimant Onpes, le gouvernement casse un outil unique en Europe qui apporte un éclairage tout particulier en analysant et documentant la compréhension même des mécanismes économiques et sociologiques à l’origine du développement de la pauvreté. L’Observatoire s’est récemment engagé dans des travaux sur l’invisibilité de certaines populations qui échappent même à l’Insee et qui n’apparaissent dans aucune des séries statistiques traditionnelles. En évaluant les besoins de ménages avec leur participation et épaulés par des experts, il a démontré qu’il était impossible pour une personne seule de vivre avec moins de 1 500 euros par mois. C’est la nature même et la méthodologie des travaux de l’Onpes qui devient gênante pour le gouvernement.

Une autre répartition des richesses

La CGT considère qu’une autre répartition des richesses est indispensable pour sortir durablement nos concitoyens de la pauvreté. En urgence il faut augmenter le Smic à 1 800 €, augmenter les pensions et les minima sociaux. Il s’agit également d’assurer un financement de la protection sociale avec des moyens nouveaux et plus important. Pour cela, il faut immédiatement stopper les milliards d’€ d’exonérations des cotisations sociales pour les entreprises versées tous les ans pour réaffecter cet argent au financement de la protection sociale.

 

Pour aller plus loin sur nos propositions pour éradiquer la pauvreté :

Propositions CGT pour éradiquer la pauvreté

La suppression de l’Onpes a fait l’objet d’une tribune dans Libération du 22 octobre 2019

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