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Main basse sur l’énergie : un film en 6 épisodes

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7 octobre 2018

Temps de lecture : 4 minutes

Depuis 2007, le secteur de l’énergie est entièrement ouvert à la concurrence. Mais il faut remonter encore dans le temps, à la fin des années 90, pour connaître une série de lois libérales qui va démembrer pierre après pierre  le service public incarné par EDF et GDF.

Faute d’information, le citoyen lambda mesure mal les conséquences de cette dérégulation.

La hausse exponentielle des factures, l’accroissement de la précarité énergétique, sont la partie visible de l’iceberg. La partie immergée, la plus importante, est  peu perceptible. Les médias une fois de plus ne se donnent la peine de l’éclairer. Et pourtant nos concitoyens seraient en droit d’être un minimum informés sur ce qu’on peut nommer « un vaste hold-up », qui se déroule sous nos yeux mais en  dehors de notre compréhension.

Peu d’entre nous savent au fond que nous nous sommes mis à remplir les poches d’une infime minorité et que l’électricité, est devenu en  grande partie un polar de série B.

Avec le film « Main basse sur l’énergie », la FNME-CGT a décidé de « bousculer pour se faire entendre ». Réalisé par le journaliste Gilles Balbastre, déjà auteur de « Vérités et mensonges sur la SNCF », ce film, présenté jeudi par la CGT Énergie qui le coproduit avec le site d’information « Là-Bas si j’y suis », se veut un « film brut, de réalité », selon son réalisateur.

« Razzia sur l’hydraulique », « racket sur l’éolien » ou « braquage du service public »… En cinq épisodes et un épilogue, il revient sur la menace qui pèse sur les barrages français, dont la commission européenne exige la mise en concurrence, « l’écolo business » des éoliennes ou les différentes lois qui depuis vingt ans ont libéralisé le marché de l’énergie.

« Main basse sur l’énergie » se propose de visiter en six épisodes, à partir du feuilleton culte des années 60, les Incorruptibles, les années passées où a prospéré en quelque sorte une maffia de l’énergie avec ses nouveaux gangsters, ses politiciens plus ou moins véreux et ses résistants, les nouveaux Eliot Ness, garants d’un service public de l’énergie plus que jamais indispensable.

Alors que le gouvernement met la dernière main à la feuille de route énergétique (PPE) pour les prochaines années, il s’agit au contraire pour Sébastien Menesplier, secrétaire général de la fédération Mines Energie de la CGT (FNME-CGT), de « ne pas voter d’autres lois (sur l’énergie, ndlr) alors qu’on n’a pas fait le bilan de la déréglementation ».

Avec « l’eau et l’électricité, vous tenez le pays. C’est vital », souligne un technicien EDF de l’hydraulique et militant CGT dans le premier épisode. Propriétés à 100 % de l’État et actuellement concédés en très grande majorité à EDF, les barrages, c’est une énergie « rentable » et facilement mobilisable, rappelle un autre.

Ils craignent qu’aux mains du privé, l’hydraulique soit utilisé pour jouer sur l’équilibre de l’offre et de la demande afin de « vendre très cher » cette énergie propre.
L’hydraulique, c’est « l’héritage de 66 millions de Français » et « on n’en parle pas » dans les médias, déplore Gilles Balbastre.

Quant à l’éolien, avec un mégawattheure racheté par EDF à « 82 euros et « revendu à 45 euros », il a permis à des sociétés de s’enrichir et/ou de se « verdir » à bon compte, voire mettre en place un « système d’optimisation fiscale », dénonce le film.

Pour se « faire entendre », outre le film disponible sur internet et qu’elle espère pouvoir projeter largement, la FNME-CGT va aussi diffuser un 24-pages, « 100 % public – La vraie information sur l’énergie », tiré à 500.000 exemplaires.

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