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Rosie la riveteuse , le retour en force

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6 mars 2020

Temps de lecture : 3 minutes

 

1943, Duke Ellington se produit pour la première fois au Carnegie Hall de New York. Franck Sinatra teste son incroyable talent de crooner au Paramount Theatre  et J. Howard Miller, dessinateur en commande, crée sans doute une des icones les plus populaires des Etats Unis d’Amérique : Rosie la riveteuse (Rosie the Riveter). Pendant ce temps, quelque part aux environs de Los Angeles, Norma Jeane, Rosie avant de devenir Marilyn,  travaille en usine à l’ignifugation des ailes d’avions et de drones et à l’inspection des parachutes C’est là qu’elle fut est repérée par des photographes militaires.

L’affiche Rosie la riveteuse commandée par le la société Westinghouse, spécialisée dans l’aéronautique et les radars, ne resta sur les murs de l’usine que du 15 au 28 février 1943. Rosie  fit cependant la couverture du Saturday Evening Post le dernier lundi de mai 1945, mais dessinée, cette fois-ci par le peintre illustrateur Norman Rockwell sous les traits de Mary Doyle Keefe et non plus de Naomi Parker Fraley, modèle de Miller.

 

L’objectif de cette campagne de propagande était d’inciter les femmes à participer pleinement à l’effort de guerre. Plus de 6 millions d’américaines assurèrent ainsi, jusqu’à la fin du conflit mondial, en l’absence de leurs maris mobilisés, la fabrication de l’arsenal militaire américain navires, avions, munitions etc. Un effort sans précédent de ce côté-là de l’Atlantique –leurs cousines européennes avaient déjà donné au cours de la première guerre mondiale- qui leur valut le surnom de Rosies.

De retour dans leur sweet home les guerriers s’empressèrent de renvoyer les Rosies au foyer…

Rosie porte un double symbole, celui de l’abnégation de la femme américaine n’hésitant pas à se saisir de la perceuse et de la clef anglaise pour sauver Oncle Sam et la liberté du monde et celui d’un ratage historique, celui de l’émancipation qui ne prendra forme que dans les sixties et les seventies.

Le graphisme des deux illustrateurs est resté dans l’inconscient collectif. Depuis les années 80 jusqu’à aujourd’hui, l’icône est ré-appropriée par les féministes, et Merci Beyoncé d’avoir contribué à en faire un élément de la culture web.

Les Rosies reprennent du service aujourd’hui, symbolisant toutes les travailleuses invisibles pour les inciter à se lever le 8 mars à descendre dans la rue. Elles affirment : « nous sommes les grandes gagnantes car nous brisons le silence de dénonçons les violences ».

C’est désormais une Rosie de combat qui enfile les gants jaunes et retrousse ses manches.

 

https://www.facebook.com/grandesgagnantes/posts/3785419148165523

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