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La section Pilotes Ugict-CGT est née

Les pilotes de ligne, ont les pieds sur terre

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15 mars 2018

Temps de lecture : 5 minutes

 

Il faut se méfier des idées reçues, des aprioris. Les pilotes de ligne, ont les pieds sur terre. La construction, en Février 2018, d’une section Pilotes Ugict-CGT résulte d’une réflexion globale sur leur métier, leur entreprise, le marché de l’aérien à l’échelle nationale, européenne et mondiale. Elle procède aussi d’une analyse des rapports de force entre la direction et les syndicats. Ils s’inscrivent dans la CGT, parce qu’elle possède l’expérience et les outils d’un syndicalisme constructif, mais s’identifient en tant que spécifique en créant cette section Pilotes Ugict-CGT.

Dans cette période particulière pour Air France, où les syndicats se sont prononcés pour les grèves du 23 et du 30 Mars, dans ces temps délicats pour la cohésion interne entre catégories de personnels, des pilotes ont fait le choix de rejoindre la CGT pour s’organiser autrement.

« Aucune catégorie de salariés ne s’en sortira sur le long terme, au détriment d’une autre » affirment-ils. Ils ont compris que leurs conditions de travail étaient interdépendantes de celles des navigants commerciaux et des salariés du sol, que la sécurité des vols, bien que reposant sur leurs épaules, fait partie d’une chaîne qui débute au sol et que le jeu de la division, orchestré par les dirigeants d’Air France, ne peut pas fonctionner. « Les pilotes font le choix d’une approche holistique des problèmes et d’une recherche de solutions à long terme » parce que les problèmes actuels sont aussi le produit de politiques plus globales qui impactent tous les citoyens.

Bienvenue aux pilotes qui ont fait le choix de nous rejoindre.

Une approche interprofessionnelle

La CGT leur a déjà permis de travailler en collaboration avec leurs collègues du Maritime, forts de leur connaissance en matière de dérèglementation et dérégulation, avec leurs collègues de la Fédération Internationale des Transports et de mettre un coup d’arrêt au projet d’accord « Open Skies » mondial qui aurait libéré plus encore la concurrence avec des pavillons de complaisance.

Ils n’ont pas hésité non plus à se rapproche de la CGT Taxi pour appréhender le problème Uber et la question de  la dérégulation du transport public de passagers en avions légers, sujet également porté jusqu’au niveau européen.

Ils sont également présents dans les groupes de travail de l’Agence Européenne de Sécurité Aérienne, au Comité de Dialogue Social de la Commission Européenne, aux projets et groupes de travail métier concernant les règlementations techniques, médicales et plus globales au niveau des instances, ainsi que dans les groupes de travail et projets de l’ETF tel le Fair Transport for Europe.

Au niveau international, ils travaillent avec l’ensemble des pilotes au sein de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI).

Avec la CGT à l’Organisation Internationale du Travail, ils se sont opposés à la conclusion d’un accord nocif pour tous les salariés du secteur aéronautique et particulièrement pour les navigants qui auraient été mis en concurrence directe avec les moins disant mondiaux sur nos marchés et lignes intérieures entre autres.

Les combats à venir

A l’échelle nationale avec leurs collègues PNC et PS, ils militent pour l’obtention d’une convention collective qui concerne tous les métiers du transport aérien assortie d’une annexe qui régira spécifiquement les caractéristiques PNT. « Si la convention collective augmente les requis pour la sous-traitance nous y gagnons avec la sécurité accrue attendue de personnels correctement qualifies et rémunérés sur les vols, et l’écart de coût avec la sous-traitance sera réduit, rendant cette option beaucoup moins avantageuse pour Air France » avance la section Pilotes.

Bien sûr ils se mobilisent actuellement avec tous leurs collègues PNC et PS pour obtenir un socle commun de 6 % de revalorisation salariale tout en portant les revendications spécifiques pilotes avec les trois autres syndicats pilotes.

A l’heure où des passerelles existent entre Air France et Transavia, où les embauches Air France peuvent être indifféremment sur 320 AF et 737 TO, et où les appareils de Joon sont pilotés par des pilotes AF, ils veulent ouvrir la discussion pour l’intégration complète de toutes les entités pilotes, y compris ceux de HOP.

Ils posent aussi une analyse objective sur l’ensemble du marché de l’aérien, dénonçant l’absence d’anticipation et donc la pénurie de pilotes pourtant annoncée depuis 2006 par l’IATA qui pourrait entraîner comme aux Etats Unis la fermeture de majors essentielles.

Pour un contrat unique de groupe

« Nous savons que l’obtention d’un contrat unique de groupe ne sera pas une mince affaire, mais nous pensons que nous devons avoir ce débat. Nous ne pouvons nous satisfaire d’une situation où sont constamment mis en concurrence les pilotes du groupe, avec des comparaisons de conditions de travail ayant pour but de les aligner par le bas et où l’incertitude sur les carrières et ses perspectives pèsent sur certains pilotes » déclarent les Pilotes Ugict-CGT.

Pour eux, il reste important de réussir cet exercice pour ensuite faire accepter leur projet par l’entreprise afin de garantir une stratégie et un avenir sur le long-terme à Air France et au sein du groupe Air France.

PNC à vos postes, armez les toboggans, vérifiez vos vis à vis, la section Pilotes Ugict-CGT décolle

 

 

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