Réforme du RSA : des analyses absentes des médias #Médias
Les journalistes sont-ils passés à côté des vrais sujets ? Deux experts le pensent
Les journalistes sont-ils passés à côté des vrais sujets ? Deux experts le pensent
« Notre pays est dans une situation très grave ». C’est par ces mots que le premier ministre Michel Barnier s’est présenté au 20h de TF1 le 22 septembre 2024, allant jusqu’à parler d’un « risque de crise financière« . Depuis, ses ministres ne cessent de prévenir qu’il faut tout faire pour réduire le déficit de la France comparant même la situation du pays à celle de la Grèce de 2008. Une manière de prévenir que les efforts qui seront exigés seront très douloureux : 60 milliards d’économies à réaliser pour le budget 2025 et des coupes drastiques à prévoir comme la suppression voulue par le gouvernement de 4000 postes dans l’éducation nationale.
Les correspondant·es à l’étranger – majoritairement rémunéré·es à la pige – assurent une grande partie de l’information internationale en langue française. Loin des rédactions parisiennes, ils et elles cumulent des conditions de travail propices au surmenage et à l’épuisement professionnel. Et n’échappent pas au burn-out, qui s’est banalisé parmi les journalistes ces dernières années.
La profession a recensé un pic de brutalité pendant toute la campagne. Principalement en provenance de l’extrême droite.
La rédaction du « Figaro » s’inquiète pour la ligne éditoriale du journal, qui « s’extrême-droitise » à bas bruit
Tu es un journaliste français. Tu travailles à la télévision publique. Tu y animes une émission de débat, une des plus honorables de la place. Personne ne t’a jamais pris en défaut, ni de bidonnages, ni de vulgarité, ni de discourtoisie, ni de partialité dans une de tes questions, ou dans une de tes relances. Tu veilles à ce que chacun.e, sur ton plateau, puisse s’exprimer. Dans cette fonction, dans ce milieu, et dans ce moment-là que nous traversons, c’est une forme d’exploit. Tu peux te dire que tu fais simplement ton métier.
Les médias sont-ils perdus ou, au contraire, savent-ils très bien ce qu’ils font ?
Cette semaine a été agitée du côté d’Arrêt sur images. Suite à un tweet publié le 30 avril, notre journaliste Nassira El Moaddem s’est retrouvée dans l’œil du cyclone des médias Bolloré. Pendant près de 48 heures, Jean-Marc Morandini, Pascal Praud et Cyril Hanouna se sont relayés pour attaquer notre journaliste, et recycler les marottes préférées de l’extrême droite.
La journaliste Barbara Olivier-Zandronis a été mise à l’écart par sa direction de la présentation du journal de 13h de la radio RCI Guadeloupe. En cause, son interview du président du Rassemblement national, Jordan Bardella, vendredi 8 décembre dans les studios de la radio. Une mise en retrait qui a choqué bien au-delà des Antilles. La journaliste a accepté de répondre en exclusivité aux questions d’Arrêt sur images.
Quand Bolloré arrive, on ne peut plus rien dire
À Canal+, iTélé, le groupe Prisma, Europe 1, « Paris Match » et récemment le « JDD »… Dans chaque nouveau média « bollorisé », la pratique est la même : les journalistes souhaitant quitter l’aventure se voient imposer la signature d’une clause de confidentialité. Zoom sur cet « achat de silence » qui concerne désormais plusieurs centaines de journalistes en France.
Des journalistes forcé·es de quitter la salle… d’une commission ouverte à la presse
Après deux mois de mobilisation, nous avons voulu donner la parole à des opposants de la réforme des retraites, en première ligne sur les plateaux télés : comment ces acteurs de la mobilisation analysent la couverture médiatique du mouvement social ? De quelle manière décident-ils de prendre la parole dans les médias et sur quels critères ? Quel regard portent-ils sur le récit médiatique et politique de la contestation ?
Depuis plusieurs semaines, chez Arrêt sur images, nous analysons le traitement médiatique de la réforme des retraites, nous montrons à coups d’analyses, d’émissions, de chroniques, comment les discours de gauche peinent – un euphémisme – à se frayer un chemin jusqu’aux plateaux télé, trustés par des éditorialistes toujours plus libéraux, et des journalistes pas franchement avides d’opinions dissonantes. Nous montrons aussi comment toute pensée hétérodoxe, quand elle parvient à s’exprimer, est méthodiquement étouffée par des dispositifs hostiles.
Voilà un mois que l’exécutif tente de convaincre de la pertinence de la réforme phare du deuxième quinquennat Macron. Une réforme si longtemps repoussée par le chef de l’État, qu’il avait lui-même appelée de ses vœux dans son programme de campagne de 2017, mise en marche deux ans plus tard, puis interrompue par des grèves massives fin 2019, et finalement enterrée avec l’épidémie de Covid-19. La voilà qui revient en ce début 2023, non pas par la grande porte d’un débat parlementaire classique sur un projet de loi unique mais par la voie d’un projet de loi de finance rectificative de la sécurité sociale… Une première en France !
Des queues interminables devant les stations-service, des grévistes jugés « irresponsables », une situation qui a des allures de « prise d’otage » : voilà la grammaire médiatique à l’œuvre dans les grands médias depuis une quinzaine de jours pour qualifier le mouvement de grève en cours dans les raffineries françaises, chez les géants Esso-Exxon, et bien sûr Total. Cette façon de déprécier ce mouvement social est finalement assez commune, voire franchement caricaturale. Mais sommes-nous face à une grève comme les autres ?