107 victimes de féminicides, 270 victimes de tentatives de féminicides, 906 femmes victimes de harcèlement par (ex-) conjoint ayant conduit au suicide ou à sa tentative… Les chiffres de la Miprof sont alarmants. Et le travail essentiel des associations féministes est mis en difficulté par le manque de moyens.
Un collectif de parties civiles se bat pour reconnaître le concept de féminicide par procuration : une personne est assassinée pour atteindre une femme et la détruire psychologiquement, socialement. Une notion aujourd’hui reconnue en Espagne et que porte ce collectif dans l’affaire Loan Bernede, dont l’instruction est toujours en cours.
La dernière enquête annuelle de « victimation » du ministère de l’intérieur, publiée jeudi 30 octobre, montre une hausse de 16 % du nombre de personnes qui se disent victimes de violences sexuelles entre 2022 et 2023. Une constante, en revanche : celles-ci portent toujours aussi peu plainte.
Pour « mettre fin au déni et à l’impunité face aux viols et agressions sexuelles », le Haut Conseil à l’Egalité a publié, mercredi 24 septembre, un rapport proposant des mesures concrètes pour une meilleure prise en charge des victimes.
Soixante ans après la loi autorisant les épouses à ouvrir leur propre compte bancaire, les associations qui défendent l’autonomie financière des femmes sont au plus mal : baisse de subventions et retard de versements mettent leur existence en péril ainsi que celles qu’elles accompagnent.
L’Assemblée nationale a inscrit le critère du consentement dans la caractérisation du viol. La Suède et la Belgique l’ont déjà fait. Avec quel effet ? Cette nouvelle définition du viol permet-elle de mieux lutter contre les violences sexuelles ? Enquête.
Cette femme de 47 ans, assassinée par son ex-conjoint en 2019, avait alerté à quatre reprises la police sur les menaces dont elle était l’objet. En vain. Sa famille réclame la condamnation mais aussi « des excuses » de l’État.
Pionnière en matière de lutte contre les violences faites aux femmes, l’Espagne s’engage désormais à introduire la notion de violences économiques conjugales dans son code pénal.
Adopté mardi à l’Assemblée nationale par 161 voix contre 56, le texte exige un « consentement libre et éclairé, spécifique, préalable et révocable » aux actes sexuels. Le RN et l’UDR d’Eric Ciotti s’y sont opposés, tout comme quelques socialistes qui s’interrogent sur son impact. La proposition de loi doit aussi être examinée au Sénat.
Le procès du chirurgien pédocriminel Joël Le Scouarnec pointe une nouvelle fois la responsabilité des institutions professionnelles du secteur. Au ministère de la Santé, s’ouvrent enfin des discussions visant à aboutir à un plan de prévention et de lutte contre les VSS (Violences sexistes et sexuelles).
La grande majorité des violences est subie par des femmes, en particulier jeunes, et commise par des hommes. Cette domination masculine de l’espace public conduit les femmes à adopter des stratégies d’évitement.
Joël Le Scouarnec, dit-on, est un homme ordinaire. Un M. Tout-le-Monde, comme furent avant lui qualifiés les 51 bourreaux de Gisèle Pelicot ; comme le sont, supposons-le, les personnels impliqués dans les violences à Notre-Dame de Bétharram. Mais les cas par cas mis bout à bout interpellent, tant cela éclaire crûment ce que beaucoup voudraient encore considérer comme de simples faits divers qui plongeraient, par le hasard d’une mauvaise rencontre ou le vase clos d’une famille dysfonctionnelle, les victimes et leurs proches dans la spirale du traumatisme.
Si Gisèle Pélicot est saluée partout dans le monde pour son courage, le procès « des viols de Mazan » a donné lieu à des peines inférieures aux réquisitions. Et la loi intégrale de lutte contre les violences sexuelles réclamée par la Coalition féministe ne se profile toujours pas.
Irène Théry, sociologue, travaille sur les transformations de la famille et de la vie privée. Elle explique en quoi le procès des viols de Mazan, dont le verdict a été rendu le 19 décembre par la cour criminelle du Vaucluse, nous interroge, hommes comme femmes. Et constitue un moment fondamental, post #MeToo.
