Le totalitarisme commence toujours par le verbe. Cinglant comme une balle, brutal comme une matraque. Dans l’entreprise, le dictateur-manageur préfère les perles de mots, doux ou doucereux, agrémentés de jolies épithètes : « plan d’encouragement », « accompagnement bienveillant », « bien-être au travail », « agilité relationnelle »… Un essayiste dur à la tâche pourrait dresser l’inventaire de la duplicité managériale et des balivernes de DRH et en faire un dictionnaire.
Montée des inégalités, services publics dégradés… ce qu’entend Macron par “faire des économies” #tribune
L’argument de l’exécutif s’énonce clairement : dépenser moins à un endroit, en l’occurrence les pensions de retraite, dégagera des marges budgétaires pour investir sur les services publics. Sous ses dehors évidents et bienveillants, une telle rhétorique comporte des dangers économiques, sociaux et même financiers, estime l’économiste Frédéric Farah.